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La Bièvre, petite rivière d'Ile-de-France vive et fragile à
la fois, a suscité l'émerveillement, la peur, le dégoût,
et l'attendrissement. Née de légendes, façonnée
par les hommes, elle connut une histoire mouvementée, tour à
tour heureuse et malheureuse, ne pouvant plus absorber les déchets
de nos abus, accélérant la disparition d'espèces et de
milieux. Mais sa nature est toujours source d'émotions. Elle nous surprend,
nous émeut.
Tous les signes de sa renaissance sont là. La gestion quotidienne
effectuée par des acteurs soucieux du milieu naturel, le traitement
de son eau et la vigilance des riverains témoignent d'actions pour
que la rivière vive, longtemps, avec l'homme. Partageant les expériences
menées sur d'autres petites rivières urbaines (en France, dans
le monde), des hommes et des femmes, attentifs à son devenir, se retrouvent
dans cette exposition.
Ils nous invitent à cheminer plus loin, à découvrir aussi
les projets pour demain.
1 : La Nature
La Bièvre vagabonde et cultive amoureusement son intimité avec
les saules, les peupliers et même des espèces rares. Il faut
la deviner, depuis 2 000 ans, entre les "mares vertes", les "sabots
à lapin", et "l'argile à meulière" des
pavillons 1900. Il y a encore 1 000 ans, les castors la peuplaient. Dans les
parcs des belles demeures, les arbres sont conservés : chênes
du XVIIe siècle, tulipiers du XVIIIe, cèdres du XIXe et les
multiples essences des arboretums de Verrières-le-Buisson et de la
Vallée-aux-Loups. Canalisée depuis Antony, souvent dégradée,
elle a souffert de l'oubli pendant près d'un siècle. Mais grâce
aux actions d'assainissement menées pour la qualité de l'eau,
des reconquêtes sont possibles : les hérons reviennent, les grenouilles
et les crapauds sont présents et 800 pêcheurs peuvent profiter
des berges, comme les randonneurs qui, chaque année, se retrouvent
pour la Marche de la Bièvre.
2 : L'histoire de la Bièvre
Des hommes et des femmes y laissèrent leurs souvenirs : moines et
abbesses de Saint-Germain-des-Prés, du Val Profond, des Célestins,
courtisans, comédiens, musiciens (Lully, Satie, Vincent d'Indy), peintres
(Corot, Chintreuil, Redon), écrivains et poètes (Rabelais,
Victor Hugo, Louise de Vilmorin), photographes (Nadar, Atget, Doisneau...).
Des artisans lièrent leur destin à la Bièvre : blanchisseuses,
tanneurs, mégissiers...
Deux familles de teinturiers lui donnèrent une célébrité
mondiale : Oberkampf avec la Toile de Jouy et les Gobelins avec leurs tapisseries.
Mais la Bièvre renaît, alors qu'on la considérait comme
" fille perdue " au début du XXe siècle, au moment
où les villages se transformaient en faubourgs et que le bassin se
peuplait de 800 000 habitants. Aujourd'hui, le Val de Bièvre et la
haute vallée se transforment avec les unités de recherche et
d'enseignement.
3 : " On a l'eau qu'on mérite "
La Bièvre est l'objet de soins quotidiens. Curage, faucardage, dévasage,
entretien des " trames vertes " et des sentiers, régulation
de son débit par des bassins ou des réservoirs, surveillance
automatisée, mais surtout prévention des pollutions, assainissement
et maintien de la qualité de l'eau sont à l'ordre du jour des
principaux acteurs de la rivière.
La Région Ile-de-France et l'Agence de l'Eau Seine-Normandie, les deux
syndicats d'assainissement (SIAVB et SIAAP), les 4 Départements, les
18 communes traversées et les groupements de communes (à Saint-Quentin-en-Yvelines
et en Val de Bièvre) prennent en charge ces tâches indispensables
pour que l'eau de la Bièvre soit de qualité sur l'ensemble de
son parcours. Leur souci est aussi celui de chacun d'entre nous, les "éco-citoyens".
4 : Les petites rivières de la planète
La Bièvre n'est pas seule au monde. Sur notre planète, d'autres
rivières urbaines sont réhabilitées. Elles sont de nouveau
la fierté de ces villes : Québec, Chicago, Genève, Copenhague,
Munich, Zurich, Osaka, etc. Leur exemple et celui de la Bièvre sont
un encouragement pour d'autres cours d'eau de France. Des échanges
se nouent entre ses représentants, professionnels, élus et militants;
des réunions internationales (à Stuttgart, en 1991, sur le thème
des "rivières renaturées ", et à Paris, en
2000, avec la Région Ile-de-France) sont organisées afin de
créer une dynamique commune pour la préservation du "patrimoine
eau". Soixante responsables des rivières de France et du monde
ont ainsi salué l'initiative de cette exposition. La Bièvre
n'est pas seule au monde. Sur notre planète, d'autres rivières
urbaines sont réhabilitées. Elles sont de nouveau la fierté
de ces villes : Québec, Chicago, Genève, Copenhague, Munich,
Zurich, Osaka, etc. Leur exemple et celui de la Bièvre sont un encouragement
pour d'autres cours d'eau de France. Des échanges se nouent entre ses
représentants, professionnels, élus et militants; des réunions
internationales (à Stuttgart, en 1991, sur le thème des "rivières
renaturées ", et à Paris, en 2000, avec la Région
Ile-de-France) sont organisées afin de créer une dynamique commune
pour la préservation du "patrimoine eau". Soixante responsables
des rivières de France et du monde ont ainsi salué l'initiative
de cette exposition.
5 : Demain, la Bièvre
" Soupirs et souvenirs ne sont pas constructifs. Notre rôle consiste
à nous dévouer, avec courage, à la sauvegarde de ce que
nous voulons préserver ", écrivait Louise de Vilmorin en
1969. Ses mots ne sont pas restés lettre morte. En l'an 2000, un bief
de plus d'un kilomètre a été ouvert à Massy et
à Verrières-le-Buisson. Aujourd'hui, entre Antony et Paris,
quelques kilomètres de rivière sous dalles peuvent être
réouverts, notamment à Fresnes. Et grâce aux actions d'assainissement
engagées, on peut également envisager, avec l'eau de la Bièvre
retrouvée, la réouverture de plusieurs tronçons situés
dans Paris. Ces actions répondent à une politique exigeante,
prenant en compte l'ensemble de l'environnement : une eau pure, de la source
à la mer, coûte moins cher que des "mauvais traitements".
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